comment concilier securité alimentaire mondiale et developpement durable
Les émeutes de la faim ne sont pas dues à une insuffisance des productions agricoles ou à la croissance de la consommation des pays émergents, mais à la pauvreté de populations, avant tout paysannes, qui ne sont pas en mesure d'acheter la nourriture nécessaire. D'où les propositions qui suivent pour permettre aux nations du Sud d'assurer leur approvisionnement alimentaire.
La hausse brutale des prix agricoles et les « émeutes de la faim » dont les médias se font l'écho témoignent de l'insécurité alimentaire dont sont victimes de trop nombreuses populations du Sud. Il y a peu de temps encore, le monde semblait pourtant crouler sous le poids des « surplus céréaliers » que l'on parvenait difficilement à écouler sur les marchés internationaux. Les stocks mondiaux de céréales sont désormais au plus bas et le plan alimentaire mondial de la FAO1 ne parvient même plus à réunir aujourd'hui les vivres qui lui seraient nécessaires pour faire face aux situations d'urgence. Ne risque-t-on pas alors de revoir prochainement des famines du type de celles qui avaient fait des millions de morts au milieu des années 70 ?
Sans doute faut-il faire la part des choses dans ce qui préside à la hausse récente des cours internationaux des céréales, oléagineux et protéagineux : certains facteurs sont en effet conjoncturels (diminution des stocks suite au « gel de terres » imposé dans maints pays industriels, sécheresses intervenues en Australie et en Ukraine, inondations dans l'Iowa, spéculation sur les matières premières, etc.) et d'autres causes, bien plus structurelles : l'augmentation de la demande en produits carnés dans les pays d'Asie et d'Amérique latine où émergent de nouvelles classes moyennes, la hausse des prix du pétrole qui incite des pays à détourner une partie de leurs productions de grain ou de sucre vers la fabrication d'agro-carburants (agrodiesel et éthanol) et le coût accru des engrais azotés et des