Comment la forme du discours participe-t-elle à la dénonciation de la misère économique ?
Les deux auteurs ont écrit à deux périodes différentes des discours contre la misère. Nous allons voir ce qu’est le discours, à qui il s’adresse dans les deux cas et, enfin, comment celui-ci participe à la dénonciation de la misère.
Le discours est une posture prise par un locuteur qui s’adresse à un destinataire, il permet un rapprochement avec celui-ci, contrairement à un texte narratif. On retrouve les marques de l’énonciation, qui montrent deux implications : à la foi celle du locuteur « je », mais aussi celle du destinataire, recherchée par celui-ci, la deuxième personne du pluriel.
LB met en scène la misère dans son discours : paradoxalement il place en responsables les victimes de la misère. En effet, il attire l’attention de ses destinataires par une apostrophe qui dénonce dès le début du dialogue leur misère économique « Pauvres gens misérables, peuples insensés, … », ses questions de rhétorique : « comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? » dissimulent des déclarations sur leur responsabilité aussi. Il fait appel aux émotions de ceux-ci : « vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure » pour mieux les faire adhérer à une résolution : « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres ».
Les procédés d’accumulation et de gradation « vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons » visent à amplifier aussi la responsabilité des victimes de la misère.
VH, lui, pour « l’abolition de la misère » veux