Comment les français sont-ils devenus électeurs ?
1848 : passage au suffrage universel : on passe de 240 000 votants à 9 977 000 : x40
Pas de remise en question conjoncturelle du principe, sorte de consensus national, et forte participation Mais s’il nous paraît évident, le SU ne l’est pas : il y a trois grandes idées toutes faîtes sur le passage du français à l’électeur :
• Le SU a fait l’objet d’un consensus national absolu, jamais remis en question, et ce depuis 1848 : en vérité, il a été adopté sous la contrainte et subi par les dirigeants en place : même le peuple l’a parfois mis entre parenthèses (philosophie de l’histoire ?)
• Le SU a pu être appliqué facilement, les citoyens ont tout de suite su qu’ils devaient aller voter et ont su comment faire : en vérité, la participation a dû être apprise et intégrée comme norme de comportement.
• L’électeur serait un individu votant de manière éclairée, raisonnée et désintéressée : en vérité, cet électeur-là n’a été qu’un modèle, il a toujours subi des modes de pressions divers.
Dans quelle mesure les français ont-ils « subi » un ensemble de contraintes normatives les poussant à adopter le certain type d’expression politique qu’est le vote ?
I. L’idée de suffrage universel : de la légitimité discutée à l’évidence :
A. Le manque de confiance dans les masses populaires : exprimée par une très large part de la classe dirigeante (masses = ignorance et violence)
B. Le SU comme moyen d’assurer l’unité nationale et non la souveraineté populaire :
La candidature officielle : processus sous la première moitié du second empire, de désignation par l’ensemble de l’administration de certains candidats, favorables au régime, aux électeurs, pour assurer la pérennité du pouvoir de Napoléon III. (Subventions, impression des papiers de campagne, utilisation exclusive du papier blanc, surveillance des autres candidats….) : on le fait car on considère que la représentation nationale est acquise par le plébiscite : il faut alors se servir des élections pour