Comment les interactions transnationales peuvent-elles affecter la politique étrangère des etats ?
Introduction : Les relations transnationales peuvent être définies comme des mouvements d'entités tangibles ou intangibles à travers les frontières nationales lorsqu'au moins un des acteurs n'est pas un agent d'un gouvernement ou d'une organisation intergouvernementale. Elles renvoient à la circulation mondiale des biens, des services, des personnes, mais aussi des capitaux et de l'information. Les grandes découvertes et les différentes conquêtes coloniales ont été autant d’échanges ayant peu de considération pour les frontières des Etats. Les interactions transnationales ne sont donc pas apparues avec le phénomène de la mondialisation. Elles sont aujourd’hui beaucoup plus importantes, plus visibles et plus rapides, et ce mouvement s’est accéléré depuis la fin de la 2ème guerre mondiale. Les nouveaux modes de communication ont permis de relier le monde en réseau avec une certaine uniformisation des modes de vie et de consommation. Il y a dans l’expression « interactions transnationales » une certaine remise en cause de l’ordre imposé par les Etats, avec des frontières et des règles propres : on remet en cause un ordre, un équilibre. Avec la fin de la guerre froide, la mondialisation des marchés financiers et l’essor des nouvelles technologies de communication, de nouveaux espaces de pratiques transnationales se sont multipliés. Concomitamment, leur emprise sur les champs nationaux s’est accrue, et ces derniers en ont perdu leur autonomie. Vers la fin des années 1990, certains auteurs comme Saskia Sassen, Susan Strange ou Antonio Negri y ont vu le déclin structurel et presque inéluctable des Etats. Une décennie plus tard, cette annonce n’apparaît plus comme une évidence. Au contraire, le renforcement des institutions étatiques est désormais un objectif politique prioritaire, tant pour lutter contre le terrorisme que pour tenter de pacifier des conflits