Comment les relations maîtres/valets s’organisent-elles dans tous les matins du monde ?
Tous les matins du monde est un livre de Pascal Quignard publié en 1991, et adapté au cinéma par Alain Corneau la même année. Les deux œuvres racontent les vies des Sainte Colombe et de Marin Marais, sous la forme d’un roman initiatique, où l’on voit l’évolution des personnages. Les relations entre ceux ne sont pas simples, aussi peut on se demander selon quels principes les relations entre maîtres et disciples s’organisent ? Nous verrons dans une première partie le principe de l’opposition et la violence entre les personnages, puis dans une seconde partie le principe de complémentarité.
Pour commencer, nous pouvons remarquer que les relations de maîtres à disciples sont fondées sur des oppositions. Tout d’abord, avec les personnages de Monsieur de Sainte Colombe et Toinette, une relation de père à fille, qui induit donc que le père doit une éducation à sa fille. Mais il s’en occupera peu, laissant le soin à des précepteurs de lui enseigner ce dont elle a besoin. Il lui apprendra tout de même la viole, et c’est tout ce qu’il lui léguera de sa personnalité, car les deux protagonistes sont complètement opposés. Elle symbolise la joie de vivre et l’envie de s’élever vers un monde meilleur et mondain, lui l’austérité et l’archaïsme. Même leurs habits les opposent : Monsieur de Sainte Colombe est constamment vêtu de noir, alors que sa fille, à l’image de sa mère, porte toujours des vêtements aux couleurs chaudes, joyeuses. On peut donc plus la rapprocher de sa mère que de son père, même si elle a plus connu ce dernier.
Un autre exemple de relation d’apprentissage fondée sur des opposition est celui de Madeleine et Marin Marais. En effet, lorsque son père met le jeune homme à la porte, Madeleine s’occupera de lui enseigner la viole, de lui transmettre ce que son père lui a appris à elle même. Malgré l’amour des deux personnages, on voit très bien que tout les oppose. Elle