Comment peut-on expliquer l'exclusion sociale ?
Document 1
Les emplois précaires, à durée déterminée, l’intérim, les emplois à temps partiel imposés, les emplois les plus mal payés se sont multipliés et, même quand ils permettent d’éviter la misère la plus noire, ils interdisent toute installation dans la société, tout projet de vie un peu établi puisque les individus sont à la merci des événements. C’est dans ces groupes-là que les accidents de la vie, la maladie, la séparation familiale, peuvent avoir des conséquences catastrophiques. […] On peut légitimement parler d’exclusion et de dualisation quand les problèmes de chômage, de précarité, de pauvreté se superposent dans les mêmes groupes et se renforcent mutuellement, créant ainsi de véritables ensembles sociaux. Pour le dire simplement, on peut cerner toute une série de facteurs dont l’addition fait passer de l’autre côté, du côté de l’exclusion.
François Dubet, « Inclus/exclus : une opposition pertinente ? », Cahiers français, n° 314, mai-juin 2003.
©HATIER
Document 2
Perte d’emploi
Perte de lien social Maladie Isolement Précarité Perte des droits sociaux Revenus insuffisants Exclusion
Source : J. Bremond, A. Geledan, Dictionnaire des Sciences Économiques et Sociales, Belin, 2002.
Rupture familiale
Chômage de longue durée
Document 3
Au-delà du cercle familial, l’ensemble des relations sociales est perturbé par le chômage. D’abord, parce que beaucoup de ces relations s’étaient construites à partir du travail et qu’elles vont s’étioler1 rapidement […]. Conscients de leur dévalorisation, de la suspicion qui, plus ou moins ouvertement, les entoure, les chômeurs auront tendance à rompre volontairement les relations sociales qui risquent d’être marquées par l’indifférence, la commisération2, le mépris ou la crainte d’une demande d’aide. La rupture s’observe non seulement dans les rapports interindividuels mais plus encore dans toutes les formes de participation à la vie