Comment sortir de l’hopital psychiatrique ?
Marianne SONDA, cadre de santé.
Unité d’hospitalisation Louise MICHEL, pôle du 12ème arrondissement, Hôpitaux de St MAURICE (94)
« COMMENT SORTIR DE L’HOPITAL PSYCHIATRIQUE ? »
A l’heure de la réduction du nombre de lits, de la durée des hospitalisations, nous avons fait le projet, il y a quatre ans, d’une unité pour des patients dits « chroniques ». Le psychotique nous tient à distance, se mettant ainsi à l’abri de tout investissement de relation. Les unités d’entrants, de par leur fonctionnement, mettent certains patients parmi les plus invalidés par la psychose, à l’écart, alors que le patient est déjà lui-même en retrait, allant ainsi dans le sens de la maladie. Cette mise à l’écart est favorisée par les symptômes, mais aussi souvent par un contexte particulier, une perte de logement ou de lieu de vie quel qu’il soit (une famille d’accueil, un appartement thérapeutique...), ou bien encore, une perte d’autonomie.
En créant l’unité DEJERINE, nouvellement rebaptisée LOUISE MICHEL, spécifiquement dédiée à l’élaboration et l’organisation d’un projet de sortie pour les patients les plus en difficulté, ceux qu’on appelle souvent «les chroniques», on se dit qu’on a peut-être une chance supplémentaire de rentrer en contact avec eux. Un patient nous a dit récemment : « la sortie, c’est mission impossible… ». La sortie de l’hôpital constitue un travail à part entière dans la prise en charge du patient : c’est difficile, cela prend du temps, cela mobilise les soignants, mais ce n’est pas impossible.
En pratique, nous accueillons les patients «stabilisés» venant des deux unités d’entrants( Les unités DELAY (rebaptisée MANET) et PINEL (rebaptisée RAVEL) sont les deux unités du pôle du 12ème qui accueillent les personnes à leur entrée à l’hôpital.) du pôle. L’équipe qui nous adresse le patient nous en parle, puis nous le rencontrons, nous lui faisons visiter le service. Ce patient se retrouve alors mobilisé, d’abord parce