Comment un poeme allie-t-il le réel et l'iréel
I. Une nuit d’ivresse conduisant le poète du réel à l’irréel
- Le titre situe le cadre spatio temporel « Nuit rhénane » et fait référence à l’univers d’un cabaret des bords du Rhin « Le Rhin », « les filles blondes aux nattes repliées », les compagnons de beuverie suggérés dans les impératifs « écoutez », « chantez »
- Le poète témoigne de son expérience « mon verre », « près de moi »
- La structure du texte s’appuie sur des alexandrins réguliers mais semble chercher à reproduire l’expérience du buveur, progressivement gagné par l’ivresse dans les 3 premières strophes tandis que la dernière, composée d’un seul alexandrin marque la rupture et la fin du poème (jeu de mot : vers brisé et verre brisé ?)
- La perception de la réalité s’accompagne de l’image du tremblement qui est présent au début « vin trembleur » et à la fin « en tremblant » , s’y ajoutent les allitérations en [t] et le sentiment de contamination : c’est le buveur qui tremble puis la Nature v.9-10 ; au plan sonore la répétition « Le Rhin, le Rhin »v.9 et l’idée du chant à en « râle-mourir » poursuivent l’illusion du tremblement.
- Ainsi le réel est progressivement envahi par l’imaginaire, bien que le poète tente de résister à cette inquiétante propagation comme le montre surtout la 2e strophe. Face aux femmes de la légende, il réclame la présence protectrice des filles blondes et celui du chant de ses compagnons ; on note l’opposition entre le mouvement des cheveux des sept femmes « tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds » et ceux domestiqués des filles du monde réel « aux nattes repliées ». Leur docilité est accentuée par l’image du «