Comment vivre ensemble ?
On doit donc assimiler la « religion » au phénomène religieux lui-même, et non pas au « judéo-christianisme » auquel nous pensons spontanément lorsqu’on évoque le terme de « religion ». La question se pose donc de la façon suivante : quelles conditions doivent être remplies pour que l’on puisse parler de religion ou de phénomène religieux ?
Les religions proposent une interprétation du monde qui rend celui-ci compréhensible. Mais elles structurent également la société en rendant possible la cohabitation des hommes entre eux, par l’intermédiaire d’une même croyance (la « religion » a pour origine le terme latin religare, qui signifie « relier »). Les individus d’une société donnée ont en commun, par conséquent, une même croyance qui les lie. Les valeurs que la religion propose sont des valeurs morales qui fondent l’existence même de cette religion. A l’origine de toute religion, se sont donc établies certaines règles éthiques précises. Historiquement, la moralité a toujours été « religieuse ». Mais doit-on pour autant dire que la moralité humaine est liée à la religion ?
1 . La religion établit les règles morales
La philosophie s’est opposée à la religion (à la théologie), quand elle prétendait que l’homme, grâce à sa raison, pouvait établir une moralité sans le soutien de la foi. Autrement dit, l’homme n’aurait pas besoin du secours de la foi pour savoir ce qui est bien ou ce qui est mal, pour établir une distinction entre les pensées et les actions bonnes, et les pensées et les actions mauvaises. Mais pour un croyant, il reste qu’il ne peut exister de morale « laïque », c’est-à-dire de