Commentaire Aimé césaire
a)Présence forte du locuteur Anaphore de « je parle » (l.28-36) : l’auteur affirme sa voix, le lecteur est capté Pronom personnel « je », déterminant « mon », pronom tonique « moi » (l.22-28-36) et « moi je » doublement du pronom : insiste sur la présence du locuteur Verbes de perception « j’entends » l.24, « je regarde et je vois » (l.3) : côté observateur, témoin ce qui donne de la crédibilité à Césaire
b) des : un constat des réalités coloniales pour troubler
- liste de termes « forts » : champ lexical de la violence lié à la colonisation « force, brutalité, cruauté, sadisme » jusqu’à l’hyperbole des chiffres « milliers » puis « millions d’hommes » (l.26)
- mots associés à leur contraire « formation culturelle/fabrication hâtive de …» pour opposer le mythe et la réalité.
- accumulation aux lignes 9-12 : champ lexical de la violence/ délits/ injustice « mépris, méfiance, muflerie » + allitérations en « m » qui met en relation de sens ces termes dépréciatifs nombreux.
- effet pathétique : la colonisation apparaît comme une liste de méfaits déshumanisants. Renforcés par la poursuite au présent d’énonciation « je parle de ceux qui à l’heure où j’écris sont en train de creuser à la main le port d’Abidjan » l.26). D’où l’appel urgent à réagir.
c) la forme du discours pour mieux interpeller
- les questions oratoires des premières lignes sous forme de phrases nominales : « Sécurité ? Culture ? Juridisme ? » rendent par leur brièveté inopérants les habituels arguments des colonisateurs (du type "on apporte la paix, les arts, le droit").
- Des phrases simples (sujet/verbe/complément) frappent davantage l’esprit pour une efficacité plus grande « J’ai parlé de contact » (l.8)
- L’emploi du niveau de langue familier : « garde chiourme » , « On me lance à la tête » , « chicotte » (l.15) met en relation par une forme de violence une familiarité verbale dont on ne sait si elle permet de rapprocher