Commentaire avare (molière) iv, 7
IV, 7
Molière, dramaturge du XVIIe siècle, est resté comme l’un des plus grands auteurs de littérature française. La preuve en est que l’on désigne la langue française comme « la langue de Molière ». Parmi ses comédies, L’Avare en 1669 peint brillamment un type social universel et atemporel. Le texte étudié est la scène 7 de l’acte IV de L’Avare. Il s’agit du monologue comique de l’avare Harpagon. Son argent, enterré dans le jardin, a disparu et on assiste à son désarroi. Le type du monologue a été critiqué par les théoriciens car il est caractérisé par l’immobilité et il est donc source d’ennui. Ecrire un monologue constitue par conséquent un défi pour les dramaturges. Comment Molière le relève-t-il ? Bien évidemment, avec le rire mais le sérieux n’est jamais loin. Il s’agira donc de voir comment Molière, à travers un monologue comique, donne une leçon sur l’avarice. Pour ce faire, nous nous intéresserons d’abord à la teneur comique du monologue puis à son enseignement.
Ce monologue présente plusieurs types de comiques ce qui le rend très vivant et évite donc l’ennui. On remarque tout d’abord un comique de situation. En effet, la situation fait rire car l’avare a perdu son argent et se trouve complètement affolé : il y a une disproportion entre la cause et la conséquence. L’affolement est rendu par la ponctuation émotive, notamment des lignes 1 à 7 où les points d’exclamation et d’interrogation sont omniprésents. Les phrases sont courtes et hachées ce qui donne un rythme rapide comme le montre clairement l’expression « Allons vite […] » (l.33). Cette rapidité parcourt tout le monologue pour mimer l’état d’esprit troublé, paniqué d’Harpagon qui frise l’incohérence. La panique est également visible à la ligne 2 par la gradation hyperbolique des voix passives « je suis perdu, je suis assassiné ». Harpagon, qui ne connaît pas l’identité du voleur (de l’assassin), est obligé d’employer la voix passive qui le place du même coup en