Commentaire bernard-marie koltès
Problématique : Comment cette scène d'exposition, sous une apparente simplicité, réussit-elle à révéler la tension tragique de la situation ?
Introduction: Après bien des années de domination par le théâtre de l'absurde, la scène française cherche à revenir à un théâtre plus classique tout en restant ancré dans l'époque. Des dramaturges dans les années 1980 reviennent à la conception d'un théâtre fondé sur le conflit ou sur une tension forte dan les rapports humains. Bernard-Marie Koltès est un de ses représentants de ce théâtre, lequel s'inspire aussi du théâtre américain qui fleurit à la même époque outre-atlantique. Représenté en 1983 dans une mise en scène essentiellement de Chéreau, Combat de nègre et de chiens pose les rapports essentiellement conflictuels entre les individus comme élément central d'une intrigue quasiment policière. Dans la scène d'exposition, Alboury vient à la rencontre de Horn pour récupérer le corps disparu d'un ouvrier mort dans un accident. Se met alors en place un échange dont la complicité n'est qu'apparente. Comment cette scène d'exposition, sous une apparente complicité, réussit-elle à révéler la tension tragique de la situation ? Pour répondre, nous examinerons d'abord comment la scène d'exposition pose deux univers face-à-face, puis, nous étudierons comment le langage révèle la tension tragique contenue dans la situation.
I Une scène d'exposition qui pose deux univers face-à-face.
1) Une situation apparemment simple et paisible.
a) L'atmosphère.
Elle est indiquée par la didascalie initiale « Derrière les bougainvillées, au crépuscule ». Le crépuscule indique cette paix du soir. Les bougainvillées apportent une touche esthétique qui suggère un soir à admirer. Une atmosphère très belle. L'échange qui commence sur un ton rassurant, familier et presque anodin. Il y a une segmentation de phrase → ton familier.
b) Un récit d'exposition clair.
Alboury pose clairement la situation par sa demande (l.3).