commentaire chantebout
Récemment il y eut le vote de la loi permettant au mécanisme européen de stabilité (MES) de contourner la prérogative de la Chambre des députés, à savoir le contrôle financier, pour toute hausse future du capital nécessaire au renflouement de banques en Grèce et ailleurs. Ensuite, nous venons d’assister à l’abandon sans état d’âme du vote sur le rapport d’enquête et les motions de censure dans l’affaire SREL. Dans les deux cas les députés se sont désavoués eux-mêmes ; le 10 juillet le parlement a non seulement fait piètre figure, mais en plus personne n’a songé à poser la question de savoir combien de deniers publics ont été gaspillés dans toutes ces extravagantes histoires de service de renseignements. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’électorat ne s’y retrouve pas.
Les défis du siècle de la globalisation sont multiples ; l’Union européenne y fut jetée en pâture, sans restriction aucune, notamment par le néo-libéral Pascal Lamy (voir « Europe, la trahison des élites » par Raoul Marc Jennar, ed. Fayard 2004). Il faudra désormais un exécutif puissant, la Commission à Bruxelles et une certaine « élite » politique pour mener à terme les intentions d’une oligarchie aux visages inconnus. Ses décisions ou directives constituent ce qu’on appelle le droit européen. Chemin faisant, les parlements nationaux sont réduits à l’état de caisse à résonance de ce qui est décidé ailleurs. Dans le cas de notre Chambre des députés, on constate de surcroît que les fractions de la majorité au pouvoir suivent en général les consignes de l’exécutif. Il n’est nullement garanti que ces votes tiennent compte des intérêts individuels de l’électorat qui pourtant s’imagine être le mandant des