commentaire composé Médée de corneille
Introduction :
Au XVIIème siècle, période de l’essor classique par excellence, les écrivains réhabilitent le genre de la tragédie, né dans l’antiquité grecque, et le développent. Pour les dramaturges, la tragédie est le genre de théâtre à valoriser, car il est à la fois gage de divertissement mais aussi d’enseignement de valeurs, et c’est dans la tragédie qu’excelle Corneille, auteur de Médée. Dans sa pièce, il reprend le mythe de la magicienne infanticide, en prenant toutefois quelques libertés par rapport à la pièce grecque d’origine, et aux règles établies par la dramaturgie classique. La scène finale est d’ailleurs un bon exemple de cette personnalisation du mythe de Médée par Corneille, car elle termine la pièce sur le suicide de Jason, après la fuite de Médée. Il est intéressant de voir que Corneille consacre le final de la pièce à un personnage qui, s’il est crucial pour expliquer les décisions et le parcours de Médée, est cependant relativement effacé tout au long de la pièce, et l’on peut s’interroger sur ce retournement de situation qui présente finalement Jason comme la figure à la fois du désespoir et de la superbe tragique. Pour cela, il faut tout d’abord se pencher sur l’aspect de fatalité qui domine dans le monologue de Jason, avant de voir que le personnage s’abandonne dans un renoncement funeste, mais qu’il incarne malgré tout le héros cornélien par excellence.
A travers ce monologue, Jason donne à voir tous les ressorts d’un élément essentiel de la tragédie, et plus spécifiquement de la tragédie inspirée de la mythologie : la fatalité. Les héros sont en effet toujours confrontés à un destin, à une puissance supérieure qui les empêche d’accomplir leur dessein, et cette fatalité apparaît ici sous les traits de Médée, dont la puissance ne fait que trop bien ressortir l’impuissance de Jason. Malgré toute sa volonté de venger Créüse, toute tentative