COMMENTAIRE COMPOSE
La rencontre, Abbé Prevost (1731) :
La littérature Française du 18ème siècle s’inscrit dans un siècle marqué par la sortie de l’obscurantisme et la floraison des domaines économiques, sociales, intellectuelles et politiques. Ce qui a donné naissance à une abondance et une diversité d’œuvres littéraires que l’on peut regrouper en 2 catégories. La première étant les philosophes des lumières qui promeuvent l’acquisition de connaissance, la pensée rationnelle et entrent donc dans un combat contre l’obscurantisme à travers le développement de l’esprit critique et scientifique dans la remise en cause des bases de la société. La deuxième étant ce qu’on peut appeler le « préromantisme » caractérisée par une grande sensibilité et l’importance du « moi » et des sentiments personnels. Parmi les représentants de ce courant précurseur du romantisme nous pouvons trouver Rousseau, Didelot et Prévost qui était partagé entre ses maîtresses et sa vocation religieuse. Il s’inscrit en effet à travers son œuvre, Manon Lescaut (1731), dans une volonté d’introduire le Roman, à ce jour délaissé et considéré comme peu sérieux. Ce récit enchâssant racontant le récit enchâssé des aventure du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut admet une ouverture in médias res c’est-à-dire que l’auteur nous révèle directement le dénouement et laisse le comprendre au fils du texte. L’extrait que nous allons étudier appartient à cette œuvre. Dans cet extrait, le narrateur nous décrit la scène de rencontre entre lui, Le Chevalier Des Grieux, venant de terminer ses études de philosophie et s’apprêtant à occuper une fonction ecclésiastique très honorable et Manon Lescaut, une fille dont il tombe éperdument amoureux et qui va bouleverser le cours de sa vie toute tracée. Cette rencontre constitue un coup de foudre déséquilibré. Nous justifierons notre hypothèse à travers 3 axes, il s'agit de s'intéresser d'abord à l’aspect typique de ce coup de foudre, avant de nous intéresser