Commentaire composé femme noire de senghor
Tiré du recueil « Chants d’ombres », publié en 1945 par Seuil, ce poème « Femme noire » est composé des trois strophes de cinq vers chacune ainsi que d’une quatrième strophe de trois vers. Son auteur, Léopold Sédar Senghor (1906-2001), est un poète africain, d’origine sénégalaise, exilé en France à l’âge de 22 ans. Dans ce poème, Senghor rend hommage à l’Afrique, sa terre natale, à travers la beauté de la femme noire.
Dans ce commentaire composé, nous étudierons l’admiration de l’auteur pour la femme africaine ainsi que pour sa beauté particulière. Nous découvrirons aussi que celle-ci est, métaphoriquement, la terre d’Afrique. Puis, nous essaierons de voir en quoi « Femme noire » est un poème de la négritude.
Premièrement, nous pouvons voir que dans ce poème, Senghor s’adresse à la « Femme noire », c’est-à-dire, toutes les femmes africaines et non pas à une femme en particulier.
Le poème s’ouvre sur « Femme nue, femme noire » (vers 1) qui sera repris en début de chaque strophe comme un refrain. Au début des strophes deux et trois, le refrain est quelque peu modifié : « Femme nue, femme obscure » (vers 6 et 11). Le terme «obscure» peut être mis en relation avec le terme « noire » des vers 1 et 16 qui évoque la couleur de la peau mais aussi les ténèbres, donc l’obscurité. La distribution de ces refrains se fait d’une manière précise et régulière. Les sonorités dominantes ([n] et [f]) dans ces refrains permettent également de créer un certain équilibre. L’allitération en [f
] agit comme un souffle au travers de tout le poème : « femme » (vers 1, 6, 11 et 16), « forme » (vers 2 ), « foudroie » (vers 5), « fruit » (vers 7), « ferme » (vers 7), « frémis » (vers 8), « ferventes » (vers 8), « souffle » (vers 12), « flancs » (vers 12), « reflets » (vers 14) et « fixe » (vers 15). Dans ce poème, la nudité est prise comme un canon de la beauté, de la perfection. Senghor veut nous montrer la beauté à l’état