Commentaire de « dieu est ce qu'il est » – de trinitate, boèce
Commentaire de texte
Boèce – « Dieu est ce qu'il est » – De Trinitate
Le texte que nous allons étudier prend place dans le traité théologique De Trinitate par Boèce, où l'auteur démontre la possibilité de préserver l'unicité de Dieu tout en conservant le dogme chrétien de la trinité du Père, du Fils, et du Saint Esprit, affirmant ainsi l'existence d'un Dieu unique, et non pas d'un Dieu écartelé par la Trinité. Pour se faire, Boèce axe sa réflexion autour des concepts d'unité et de multiplicité, toute la question étant de savoir comment l'un peut contenir en lui le multiple tout en demeurant un, et ce qu'est le multiple par rapport à l'un. Le problème de l'un et du multiple n'étant pas nouveau, Boèce hérite de toute la réflexion produite par le néoplatonisme, ainsi que de la logique aristotélicienne ; la solution qu'il apporte étant à la fois logique et ontologique. Le passage qui nous intéresse présentement a pour thème la différence entre Dieu et les « autres réalités » en tant qu'il est un. Pour quelles raisons l'unité exclut-elle la matière ? Pourquoi ce qui est un ne peut être sujet et ne peut pas recevoir d'accidents ? Pourquoi toutes les « autres réalités », en ce qu'elles ne sont pas unes, ne sont pas ce qu'elles sont, tandis que Dieu l'est ? Toutes ces questions en impliquent une plus vaste : Pourquoi la substance divine n'admet aucune multiplicité en elle, ce qui la distingue des autres réalités ? La thèse que défend Boèce est la suivante : La substance divine n'est que forme, et non matière ; or, puisque c'est la matière, en tant qu'elle reçoit des accidents, qui permet la diversité, Dieu n'est pas multiple mais un : il est ce qu'il est, et rien d'autre. En quelques mots : il n'est le sujet d'aucune chose. Il s'agit d'une certaine façon, comme nous le verrons, de fonder logiquement l'homogénéité logique et ontologique de Dieu, d'où résulte son unité. Le texte peut se diviser en trois temps : un premier