Commentaire de malebranche
Commentaire de texte
Malebranche, De la recherche de la vérité, Œuvres, éditées par Geneviève Rodis-Lewis, t.I, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1979, pp.145-146
Un livre transforma la vie de Malebranche : le Traité de L’homme de Descartes. Les mécanismes cartésiens développés dans ce traité, notamment physiologiques, ont profondément influencé les conceptions malebranchistes. Leur influence est particulièrement remarquable si l’on considère un pan particulièrement original et novateur de l’œuvre de Malebranche : l’Imagination. Cependant, Descartes reste seulement une influence : Malebranche reprend à son compte ses théories mais avant tout, il les radicalise. L’épicentre de cette radicalisation se situe au niveau du mécanisme héritée de Descartes. Malebranche en fait un argument participant de sa métaphysique occasionnaliste : le mécanisme permet à Malebranche de rendre scientifiquement compte du bouleversement consécutif au péché originel dans les rapports de l’âme et du corps. L’âme, d’abord unie au corps, en devint dépendante à la suite du péché originel perpétré par Eve ; l’imagination d’Eve y eut un grand rôle mais ceci est une autre histoire. C’est de cette dépendance qu’émergea la force d’efficacité du corps sur l‘âme ainsi que, par extension, la déchéance de l’humain. En traitant de l’Imagination, Malebranche met au jour un grand dilemme : cette faculté remet en question l’hégémonie de l’âme dans l’être humain. La conséquence de cette vision est une perte relative pour l’esprit de l’accès à l’universel au profit d’une particularisation des esprits : Malebranche explique ainsi comment la différence a pris le pas sur l’unité ; d’où le sens d’une recherche de la vérité. Malebranche donne également par ce biais à voir une âme qui subit le corps et frôle l‘idée d‘une âme qui bien que théocentrique aurait de si grandes défaillances qu‘elle en occulterait sa nature. Afin d’expliquer la double signification de cette