Commentaire de russell
La philosophie pose autant de questions qu’elle en résout, et les réponses qu’elle apporte ne sont ni évidentes ni absolument sûres. Mais ce paradoxe explique que la philosophie apporte une nourriture indispensable à l’Homme : elle lui impose de se maintenir dans un état de quête perpétuelle et de ne jamais se satisfaire de ce qu’il a déjà appréhendé. Russel explique ainsi le caractère restrictif de l’existence d’un individu qui ne serait pas habité par la philosophie. En effet, celui-ci se contente de sa propre opinion sans jamais chercher à la remettre en question, et, ce faisant, se ferme au monde extérieur et à la richesse intellectuelle que lui offre son quotidien. D’ailleurs, Russel insiste sur la pauvreté de ces idées toutes faites en les désignant de trois manières spécifiques : les « préjugés » (ligne 3), les « croyances » (ligne 4) et les « convictions » (ligne 4). Ces trois notions proches traduisent un jugement sans preuves, fondé sur l’émotion et non sur la « coopération [ou] le