Ce texte est composé de neuf arguments clairs qui s’enchaînent dans des paragraphes différents séparés les uns des autres par des blancs et des alinéas, ce qui laisse penser que chaque argument est différent. Chaque paragraphe est consacré à un aspect particulier de l’esclavage. Le premier (lignes 3 à 5) est un argument démographique et historique, ce qui permet de situer et de contextualiser l’esclavage dans le temps et dans l’espace : l’auteur nous parles des peuples de trois continents différents (Europe, Afrique, Amérique) et d’un évènement historique : le génocide des Indiens d’Amérique. Le second (lignes 6 à 7) aborde l’aspect économique de l’esclavage. Le suivant (lignes 8 à 9) est un argument basé sur l’esthétique des Nègres. Montesquieu évoque pour la première fois en quoi le physique (la couleur de peau et la forme du nez) de ces derniers est un facteur dans la justification de leur esclavage. Le quatrième argument (lignes 10 à 11)est de nature religieuse et esthétique. L’auteur parle de la sagesse de Dieu ainsi que de la couleur de peau des Noirs, et laisse supposer qu’ils n’ont pas d’âme. Les deux arguments qui suivent (lignes 12 à 15 et 16 à 19) sont basés sur la comparaison avec les pratiques de civilisations anciennes, afin d’insister sur la justesse des pratiques des européens : Montesquieu évoque les Asiatiques qui font des eunuques et les Egyptiens qui font mourir les roux. Le septième argument (l 20 à 22) est de nature sociologique et culturel : l’auteur s’attaque pour la première fois à l’aspect intellectuel des Nègres en disant qu’ils n’ont « pas le sens commun » à cause des différences de notion de richesse entre ces derniers et les Européens. L’argument suivant (l 23 à 25) utilise la religion pour justifier l’esclavage, et le dernier argument (l 26 à 30) reprend un aspect politique en mentionnant les princes d’Europe. Cet enchaînement d’arguments différents nous laisse penser qu’il s’agit d’une argumentation complète et