Commentaire de zola
Au Bonheur des Dames, E. Zola
Page 510-513
Théoricien et principal représentant du naturalisme, Emile Zola a pour projet d’étudier, dans le cycle romanesque des Rougon-Macquart, la vie d’une famille sous le Second Empire. Reprenant les principes de Balzac dans la comédie humaine, il fait réapparaitre certains de ses personnages dans plusieurs de ses œuvres. C’est le cas pour Octave Mouret qui devient le héros du 11e roman de l’ensemble, Au Bonheur des Dames, publié en 1883. Récit d’apprentissage, le livre retrace également le parcours de Denise à Paris de 1864 à 1869 au milieu de la guerre commerciale qui oppose petits boutiquiers et grands magasins. Le passage qui nous est ici proposé est l’excipit du roman. Il fait s’enchainer trois courtes scènes dans le bureau du directeur du Bonheur des Dames pour dénouer toutes les intrigues. Nous verrons donc tout d’abord comment Zola, en maitre du suspense, tient en haleine le lecteur jusqu’à la fin avant de montrer comment il met soigneusement en place tous les ingrédients d’un « happy end ».
Jusqu’à la dernière ligne du roman, Zola maintient pour le lecteur l’hésitation entre une possible fin heureuse et un dénouement moins optimiste. Il s’avère donc être maitre du suspense en faisant se succéder dans un dernier passage deux situations conflictuelles, en usant du retournement de situation, et en jouant sur la confusion des sentiments de ces personnages. Dans ce passage, le lecteur assiste tel un témoin, à la succession de deux situations conflictuelles. En effet, une première scène présente l’affrontement de Bourdoncles et de Mouret tandis qu’une seconde oppose ce même Mouret et Denise. Le premier conflit semble d’ordre professionnel, alors que le second se place sur le terrain personnel. D’entrée de jeu, la discussion entre le patron et son employé tourne mal comme le prouvent les termes « brusquement », « voix terrible des jours de crise », « méfiez-vous », « rude attaque », «