Zola chapitre 4
— Qu’est-ce qu’elle a donc à espionner, cette bique ! dit madame Boche. Une fichue mine !
Là-haut, on entendait la voix forte du zingueur chantant : Ah ! qu’il fait donc bon cueillir la fraise ! Maintenant, penché sur son établi, il coupait son zinc en artiste. D’un tour de compas, il avait tracé une ligne, et il détachait un large éventail, à l’aide d’une paire de cisailles cintrées ; puis, légèrement, au marteau, il ployait cet éventail en forme de champignon pointu. Zidore s’était remis à souffler la braise du réchaud. Le soleil se couchait derrière la maison, dans une grande clarté rose, lentement pâlie, tournant au lilas tendre. Et en plein ciel, à cette heure recueillie du jour, les silhouettes des deux ouvriers, grandies démesurément, se découpaient sur le fond limpide de l’air, avec la barre sombre de l’établi et l’étrange profil du soufflet.
Quand le chapiteau fut taillé, Coupeau jeta son appel :
— Zidore ! les fers !
Mais Zidore venait de disparaître. Le zingueur, en jurant, le chercha du regard, l’appela par la lucarne du grenier restée ouverte. Enfin, il le découvrit sur un toit voisin, à deux maisons de distance. Le galopin se promenait, explorait les environs, ses maigres cheveux blonds s’envolant au grand air, clignant les yeux en face de l’immensité de Paris.
— Dis donc, la flâne ! est-ce que tu te crois à la campagne ! dit Coupeau furieux. Tu es comme monsieur Béranger, tu composes des vers, peut-être ! … Veux-tu bien me donner les fers ! A-t-on jamais vu ! se