Commentaire de "l'énergie spirituelle" de bergson
La thèse bergsonienne, selon laquelle le sentiment de la joie est le signe qui indique ce pour quoi nous somme faits, présuppose ainsi, que l’affectivité (joie, tristesse, angoisse…) n’a pas simplement un sens psychologique, sens que nous lui donnons ordinairement, mais atteint une véritable dimension métaphysique en ce qu’elle est susceptible de nous renseigner sur le sens de notre propre destinée. C’est cette idée qu’il nous faudra discuter après avoir analysé précisément cet extrait en suivant l’ordre d’exposition des idées de son auteur.
Le texte s’articule en trois temps: Tout d’abord Bergson met en relation le sentiment de “joie” à la “destination” métaphysique de l’homme; ensuite, il opère une distinction essentielle entre “plaisir” et “joie” en opposant le caractère borné du plaisir à la dimension dynamique de la joie; enfin, et c’est là l’aboutissement de sa réflexion, il affirme que toute “joie” est “création”.
Au début de cet extrait, Bergson part d’un constat d’échec des philosophes qui n’ont pas pu répondre de façon satisfaisante à l’essentielle question de la destination métaphysique de l’homme étant donné qu’ils n’ont que trop peu considéré les indices fournis par la nature elle-même: “les philosophes, dit-il, qui ont spéculé sur la signification de la vie et sur destinée de l’homme n’ont pas assez remarqué que la