Commentaire de l'adaptation de "la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf" par robert wilson
La dernière grenouille est la première à prendre la parole, cela représente son importance dans la pièce. Elle se met à chanter "i'm singing in the rain", chanson rapportée souvent à l'animal, ce qui apporte une touche humoristique, en accord avec l'aspect plaisant et divertissant de la fable chez La Fontaine qui me plaît beaucoup.
Les grenouilles interprétées par des hommes au-devant de la scène se retournent d'un bond en même temps, ce qui créait une coupure dans la scène et permet de commencer la narration du texte original. La première dicte la première phrase, puis d'un bond se retourne pour relancer le jeu du ballon et du taureau ; ceci est répété plusieurs fois, ce qui a l'effet d'illustrer à chaque fois les paroles énoncées juste avant. Je trouve cela très judicieux car les fables sont pour moi l'apprentissage de valeur et que le côté ludique est vraiment intéressant à exploiter pour ces types de mise en scène.
Le taureau joué par un homme est représenté par un masque, il est maintenant sur un fond rouge, couleur représentative de l'animal mais aussi de la colère... il lit aussi un journal, signe d'indifférence et de désintérêt vis-à-vis de la grenouille. Il m'a paru mystérieux, plus sage, même si ces "bruits", "cris" l'ont rendu plus présent ainsi que ses mouvements de tête, comme pour qu'on n'oublie pas qu'il est là.
La grenouille gonfle à n'en plus finir, et l'on peut apercevoir dès le début l'aiguille qui va la transpercer. Schéma classique de la tragédie où dès le début on connaît la fin dramatique et souvent funeste de la pièce. Pour ma part la scénographie sombre accentue cet aspect dramatique