Commentaire du portrait de gnathon dans les caractères de la bruyère
Introduction rédigée :
La Bruyère livre dans les Caractères sa vision sans concession de la société du XVIIe siècle. L’écrivain est un fin observateur, un témoin bien placé pour décrire la cour de Versailles qu’il fréquente lui-même, et il excelle dans l’art du portrait. Le sujet central des descriptions de ce moraliste est le courtisan, qui mène une vie de représentation. Cette forme littéraire héritée de la technique picturale devient, sous la plume du moraliste, l’étude critique d’un type humain. La Bruyère fait ainsi un tableau satirique de ce petit théâtre du monde dont il montre les vices.
Comment, dans la description de Gnathon, La Bruyère réalise-t-il le portrait satirique d’un égoïste ?
Dans cet extrait, l’auteur dresse à gros traits le portrait de Gnathon, un personnage égoïste et asocial. En s’adressant aux sentiments du lecteur, La Bruyère veut également le mener vers une réflexion d’ordre général.
I. Gnathon, un portrait caricatural
a. Gnathon, un personnage égocentrique et misanthrope Gnathon hait le genre humain et ne supporte pas la présence des autres :
- omniprésence du pronom « il ».
- emploi répété de la négation restrictive : « ne vit que pour soi », « ne connaît de maux que les siens » ;
- opposition du pronom personnel « il » à la pluralité indéfinie « tous les hommes ensemble », « toute la compagnie », « les conviés », « plusieurs », « ses valets, ceux d’autrui », « tout le monde », « des autres ».
- opposition des lieux de vie sociale (église, théâtre) avec le lieu de vie intime qu’est la chambre : « ne souffre pas d’être plus pressé au sermon ou au théâtre que dans sa chambre ».
- répétition et juxtaposition des superlatifs : « la meilleure chambre le meilleur lit ».
- répétition du pronom hyperbolique « tout » : « Il tourne tout à son usage » ; « Tout ce qu’il trouve sous sa main lui est propre, hardes, équipages », « tout le monde