Commentaire du texte "la fortune des rougon" d'emile zola
1/. Entre réalisme et esthétisme
2/. Une image ambiguë de la résistance républicaine
Introduction :
Zola entreprend de composer le grand cycle des Rougon-Macquart en 1868. C'est donc dans les dernières années du second empire qu'il imagine une famille dont les membres pourraient peindre ce régime honni, "à l'aide de leurs drames individuels, du guet-apens du coup d'état à la trahison de Sedan" (préface) . Le premier roman, la fortune de rougon, finalement publié en 1871, revient donc tout naturellement sur le coup d'état de décembre 1851, par lequel Louis-Napoléon BONAPARTE, le futur NAPOLEON III, prend le pouvoir. Zola, républicain, se joint aux voix contestataires qui commencent à se faire entendre, pour mettre en évidence la souillure initiale. Dans cet extrait du premier chapitre, il évoque les mouvements de résistance populaire au coup d'état qui eurent lieu dans le Sud-est. une "bande" d'insurgés défile en entonnant la marseillaise aux portes de Plassans, sous les yeux de Silvère, jeune homme qui ne va pas tarder à les rejoindre. Nous montrerons dans un premier temps comment la description oscille entre réalisme et esthétisme, puis nous étudierons la vision de la révolte qui est ici proposée.
1/. Entre Réalisme et Esthétisme
Zola n'est pas seulement le chef de fil du naturalisme, mouvement littéraire qui prétend peindre la réalité sous tout ses aspects : c'est aussi un amateur d'art, fervent défenseur des impressionnistes et ami de Manet, admirateur de l'art japonais de l'estampe.
A/. Une peinture réaliste de la campagne
Le Romancier décrit précisément la campagne qui entoure Plassans, berceau des Rougon-Macquart. Pour cela, il fait appel aux différents sens du lecteur : le toucher ("glacée"), la vue ("masses noires", "bleuâtres clartés", "mystérieux reflets") ou encore à l’ouïe, avec les "éclat(s)" de vois des insurgés qui entonnent la marseillaise. Participe également de cette tentative de rendre compte du réel