Commentaire: Le jardinier et son seigneur
LA JUSTICE SOCIALE DANS LES FABLES DE LA FONTAINE ŒUVRE INTEGRALE LECTURE
ANALYTIQUE 4
LE JARDINIER ET SON SEIGNEUR
1668 : QUELS DYSFONCTIONNEMENTS SONT MIS EN EVIDENCE ?
INTRODUCTION
Quatrième fable du livre IV du recueil composé de XII livres, Le jardinier et son seigneur illustre plaisamment par une anecdote réaliste les dysfonctionnements causés par les restes de l’attitude féodale. Comme souvent chez La
Fontaine, les grands seigneurs sont critiqués pour leur comportement cruel et injuste. Ici, la critique s’attaque avec dérision autant au naïf jardinier qui a lui-même appelé sur sa terre le seigneur arrogant et sans gêne. (PLAN /
1) Un probleme de société : un reste de féodalité 2) L’anecdote réaliste : un ton satirique
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AXE 1 LA CRITIQUE SOCIALE
a)
Le droit de chasse : Ce sont notamment deux coutumes féodales qui sont illustrées dans leurs débordements et dans leur injustice. Le droit de chasse : La différence sociale apparaît dès le premier vers : il s’agit d’un demi manant, c’est-à-dire d’un paysan, propriétaire de son « clos » (« il avait fermé cette étendue »). Or, assez imprudemment, le bourgeois-manant fait appel au seigneur pour chasser un lièvre de son jardin. On sait que la chasse, notamment la chasse à courre est l’apanage du seigneur, selon l’ancien droit féodal ici fortement critiqué. La Fontaine met donc en scène tous les excès de cette coutume, dont se plaignent tous les paysans :Une gradation ascendante met en évidence l’abus de cette pratique campagnarde : par le passage de la chasse, le paysan constatera avec désolation « non pas trou, mais trouée, horrible et large plaie ». Les ravages concernent aussi les provisions du manant : « on se rue en cuisine », les gens du seigneur se conduisent comme une armée en campagne qui vit sur l’habitant, et non en hôtes conviés par le propriétaire des lieux.
b)Le droit de cuissage : ces débordement sont aggravés par la résurgence d’une très ancienne coutume, sans