« Le Cid » est une tragi-comédie en vers de Pierre Corneille, écrite en 1637 qui fut un triomphe malgré les critiques de ses rivaux et qui a été ressentie par les spectateurs contemporains comme une véritable révolution. La scène 4 de l’acte numéro 3, représente un moment assez fort car le public attend avec impatience la rencontre entre Chimène et Rodrigue, deux amants tiraillés entre leur amour et leur devoir. Le père de Chimène avait enfaite donné un soufflet a celui de Rodrigue et ce dernier avait chargé son fils de provoquer Don Gomés, le père de Chimène, en duel. Rodrigue qui a ainsi tué le père de Chimène poussé par le devoir de venger son propre père, se retrouve privé de l’amour de Chimène. Après avoir vu comment s’exprime l’amour impossible entre Chimène et Rodrigue, nous étudierons comment le lyrisme s’exprime dans cette scène.

Dans cette scène, on peut remarquer une très forte tension dramatique, un grand conflit, entre l’amour et l’honneur. Chimène et Rodrigue brûlent d’amour l’un pour l’autre, tout en étant face à un devoir cruel. Chimène doit punir Rodrigue pour avoir tué son père, et doit donc lui donner la mort. Chimène refuse, en quelques sortes, d’obéir à son devoir, elle veut que justice soit faite, mais pas en perdant Rodrigue. La tension dramatique de cette scène s’exprime par la variation du rythme : tout d’un coup dans l’urgence de la situation, les amants se précipitent pour se dire leur amour avant de se quitter à jamais, les vers deviennent donc de plus en plus courts et le rythme s’accélère au vers 24 de la page 53 : « Ô miracle d’amour ! ». L’habileté de Corneille a enfaite été de les avoir fait se rencontrer à un moment de forte tension, à un moment où la catastrophe est déjà tombée sur les deux amants, la tension dramatique est donc à son paroxysme à ce moment-là. L’opposition entre les deux sentiments est bien représentée dans les vers 22 et 23 de la page 53 : « Mais, malgré la rigueur […] est de ne rien pouvoir ».
D’un