commentaire littéraire "Une Charogne" Baudelaire
Baudelaire est un poète du XIXème (1821-1867) d’inspiration baroque. On le voit notamment dans son poème « Une Charogne » tiré de son recueil Les Fleurs du Mal, poème qui lui vaudra le surnom de « prince des charognes ». Il est composé de 12 strophes de quatrains aux rimes croisées. Tout comme le titre de son recueil l’annonce, l’objectif principal pour Baudelaire dans ce poème est de transformer quelque chose de déplaisant en quelque chose de beau. En premier lieu nous verrons de quelle façon Baudelaire insiste sur l’horreur de la charogne et le contraste que cela crée avec le cadre à tendance bucolique. Puis nous verrons de quelle façon la femme est abordée dans ce poème. Enfin nous traiteront de la volonté de Baudelaire de créer du beau à partir du laid.
Ce poème, au premier abord, traite essentiellement d’une charogne en décomposition. Baudelaire semble insister tout au long du texte sur l’horreur du cadavre. Pour cela, il emploi le champ lexical du sordide : « charogne infâme » (vers 3), « suant les poisons » (vers 6), « son ventre plein d’exhalaisons. » (vers 8), « pourriture » (vers 9), « carcasse » (vers 13), « La puanteur était si forte » (vers 15), « ventre putride » (vers 17), « ordure » (vers 37), « horrible infection » (vers 38), « Moisir » (vers 44), « décomposés » (vers 48). De plus il utilise des métaphores telles que « brûlante et suant les poisons » (vers 6), « ce ventre putride, /D’où sortait de noirs bataillons/De larves » (vers 17 à 19) afin de mettre encore plus l’accent sur l’immondice de la chose. Le poète utilise aussi des termes d’exagération : « infâme » (vers 3), « si forte » (vers 15), « horrible » (vers 38). On remarque aussi l’enjambement au vers 19 « De larves » qui souligne ce terme et le dégoût qu’il provoque. En mettant l’accent sur la description macabre de la charogne, Baudelaire créé un contraste avec le cadre esthétique. En effet, le premier verbe du poème