Commentaire lorenzaccio acte 3 scène 3
Lorenzaccio est une célèbre pièce de théâtre écrite par Alfred de Musset en 1834. Elle met en scène un héros tragique et romantique, du nom de Lorenzo, qui doit affronter la fatalité du destin. La scène 3 de l’acte III étudiée ici est l’acmé de la pièce. Au cours de ce passage, Lorenzo dévoile ses projets de meurtre à Philippe Strozzi, chef du parti républicain, car ce dernier partage son avis. Philippe croit à la pureté de l’âme, mais se heurte aux convictions de son interlocuteur qui prétend vouloir tuer Alexandre non pas par vertu, mais par orgueil. La prise de parole de Lorenzo s’organise autour d’une confession poétique et émouvante, qui a pour apparence un monologue prépondérant. Au travers de ses dits, le héros met en place une réflexion sur lui-même, mais aussi un retour dans le passé afin d’analyser ses motivations.
››› Pourquoi Lorenzo peut-il être considéré comme un stéréotype de l’ange déchu de part son histoire et ses motivations ?
Nous verrons dans un premier temps comment Lorenzo est-il passé de la pureté à la débauche, puis nous expliqueront quels sont les motifs qui justifient son comportement
♦ I. Lorenzaccio : de la pureté à la débauche.
La première tirade du héros s'organise entre un avant et un après. Lorenzo évoque le cheminement qu’il a suivit pendant vingt ans, et qui s’achève, selon lui, par une naissance (« j'entrai alors dans la vie »). L'adverbe « alors » présent dans cette citation marque une sorte d’étape qui sous-entend une rupture entre deux époques. En effet, cette naissance connote une démarcation entre la période de l’avant, qui correspond à un temps où Lorenzo se considère comme une personne crédule et innocente, (« je croyais »), mais aussi frêle et sensible (« j'aurais pleuré »), et la période de l’après, dont l’aspect est sensiblement plus morne. Cette méconnaissance première de la nature humaine est parfaitement traduite au travers de la comparaison de l'enfant et du géant « comme un enfant de