Commentaire Marivaux la double inconstance
Acte I scène 4
Les comédies de Marivaux, beaucoup influencées par l’époque baroque, marquent le début du « Marivaudage », curant littéraire basé sur le mélange de termes subtils et de dictons populaires. Dans La Double Inconstance, publiée en 1723, Marivaux présente l’histoire de Sylvia, une jeune paysanne, amante d’Arlequin ; que le Prince, qui est fou amoureux d’elle, essaie d’épouser en lui offrant une vraie vie de princesse ainsi que toutes les richesses qu’elle ou qu’Arlequin désire, proposition que les deux d’abord rejettent. Comment Marivaux anticipe-t-il, dans cette scène, le conflit futur entre Arlequin et Trivelin ? Pour répondre à cette question j’analyserai les procédés utilisés pour mettre en avant deux conceptions de la vie qui s’opposent, le matérialisme et l’épicurisme ; mais aussi les caractères de Trivelin et d’Arlequin, personnages représentant de deux classes sociales opposées, qui diffèrent totalement.
Tout d’abord, on peut remarquer, la présence du champ lexical du luxe : « richesses domestiques», « carrosse », « le prix », « meublé superbement », ce qui implique donc une vision matérialiste des richesses de la vie. De plus cette impression est renforcée par la marque du pluriel et la ponctuation (points de suspension) souvent utilisées, qui soulignent l’intérêt de Trivelin pour le quantitatif. Cependant, le qualitatif est pourtant souvent évoqué à l’aide des répétitions de « bon », « superbement », etc… D’autres parts, toutes ces richesses « physiques » sont énoncées en crescendo de façon à ce qu’Arlequin soit de plus en plus tenté par la proposition de Trivelin. En effet, on remarque une gradation croissante « un bon équipage, un bon carrosse, sans parler de l’agrément d’être meublé superbement ». Enfin, le rythme binaire utilisé grâce à l’anaphore « Maison à la ville, maison à la campagne » renforce, avec son impression de balancement, la tentation à laquelle est confronté Arlequin. Parallèlement, on