Commentaire Marivaux, Les Fausses Confidences, Acte II, Scène 13, 1737. Montrer que le jeu comique avec une lettre révèle les sentiments des personnages.
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Tout d'abord, le comique de la scène est dû à la complicité du public entre Araminte et le public. En effet, à la ligne 3 : "Il ne sait pas ce qu'il fait, voyons si cela continuera" l'emploie de la première personne du pluriel à l'impératif (donc "nous") du verbe voir invite le lecteur à partager, observer Dorante avec elle. Aussi, à la ligne 15 : "Est-ce qu'il ne parlera pas ?" l'emploie de cette question rhétorique relance l'intérêt du lecteur. Par ailleurs, cette scène de comédie commence aux dépends de Dorante. En effet, Araminte souligne ironiquement la gêne du jeune homme qui fait mine de ne pas vouloir s'asseoir, à la ligne 1 : "Vous n'allez pas à table !" l'exclamation montre bien qu'elle ne l'interroge pas, elle s'amuse de lui. Araminte ne quitte pas ce ton ironique pour souligner les réponses gênées de son intendant, à la ligne 6 : "Etes-vous prêt à écrire ?" montre qu'il doit être inhabituellement long à s'installer pour exécuter ses ordres ; à la ligne 8 : "Vous n'en trouvez point ! En voilà devant vous." est à nouveau une façon explicite pour Araminte de lui signifier qu'il est anormalement distrait. Elle le ridiculise avec ironie. Enfin, cette scène est comique car Dorante se met lui même en situation ridicule. En effet, à la ligne 5 : "cherchant du papier" la didascalie nous montre que Dorante est préoccupé, fébrile : c'est du comique de gestes. Aussi, à la ligne 7 : "Madame, je ne trouve point de papier" on retrouve les comiques de paroles, de situation et de gestes, car Dorante est ridicule mais attendrissant, le public compatit devant sa fébrilité.