Commentaire Ode à Cassandre
Construit autour d’une rose, dont il s’agit de détailler les atouts, le poème propose une métaphore filée de la femme.
A ) La métaphore filée de la rose
Sous le prétexte d’admirer cette rose, le poète construit en effet une métaphore autour de la femme. Celle-ci est désignée par le titre 'mignonne'.
La mention de la "robe" (v. 3), reprise par le détail des "plis de sa robe" (v. 5), renvoie aux formes de la femme.
De même, le choix du terme "teint" (v. 6) désigne explicitement une femme parce qu'il s’agit d’une particularité humaine. Cette comparaison se marque également par la structure comparative "au votre pareil".
La personnification de la fleur "elle a dessus la place" (v. 8), "ses beautés laissé choir" (v. 9), donne à la fleur des attitudes humaines et précise le rapprochement entre la femme et la fleur.
Son mode d’apparition "ce matin avait déclose" (v. 2), " … une telle fleur ne dure / Que du matin jusques au soir" (v. 11) rappelle l’apparition ensorcelante d’une femme qui, ensuite, disparaît.
Sans doute parce qu’il est plus courtois d'admirer la beauté d’une rose que celle d’une femme, le poète développe donc une métaphore des beautés de l’une pour magnifier l’autre.
B ) La beauté de la rose
Le poème insiste ainsi sur les qualités remarquables de cette fleur.
La rose est tout d’abord assimilée à une beauté naturelle (mention du "soleil" v. 3, pas d’artifice)
La grâce des mouvements est un peu dévoilée par la mention du "plis" (v. 5) des vêtements. Rappelons que des plis se forment quand on bouge le corps et qu’il s’agit ici de désigner ceux de la femme qui bouge. C'est donc de l'érotique discrète.
La mention de "vesprée" (v. 4), enfin, annonce le déclin du jour, indique les atouts revêtus pour un soir, une parure destinée à charmer par son éclat. Quand le poète a choisi d’honorer la femme par l’intermédiaire de la fleur, il insiste également sur un avenir