Commentaire: sonnet xlviii du bellay
Avec les autres auteurs de la Pléiade, du Bellay est considéré comme l'un des poètes majeurs. Entre antiquité et innovation, l'un des grands maîtres du sonnet, il inventa le "lyrisme négatif" où le poète déplore sont manque d'inspiration. Dans son recueil Regrets, il évoque sa déception quant à la vie à Rome. Il écrit alors des poèmes empreints de nostalgie sur son exil littéraire. Nous allons donc voir dans un premier temps le positionnement paradoxal de Joachim du Bellay dans ce sonnet XLVIII, avant d'analyser dans un deuxième temps la "contrainte" qu'il se plait à présenter au lecteur. Enfin nous examinerons les "regrets" et la douleur intérieure que l'auteur nous révèle.
Du Bellay se plait notamment à utiliser le lyrisme afin de donner un caractère unique et personnel à son discours tel qu'il est présenté dans ce sonnet. Ainsi on ne peut que remarquer la présence de l'apostrophe "Ô" qui ouvre le poème, avant de distinguer la présence importante de marques de la première personne tout au long du poème telles que "je","me", "mes". Par ces moyens le poète essaye alors de transporter le lecteur dans sa sphère intime. De fait au-delà d'un simple usage du lyrisme, le texte prend ici la réelle apparence d'un monologue intérieur. L'auteur exploite en effet nombre important de métaphores qui tout en contribuant à l'aspect lyrique du sonnet permettent de révéler le sentiment d'enfermement intérieur de l'auteur. On notera tout particulièrement le vers "Il n’est feu si ardent, qu’un feu qui est enclos,"(v.12) qui révèle toute l'intensité de "la captivité" de du Bellay. Malgré un lyrisme omniprésent ce dernier cherche cependant à connecter son mal à une réalité tangible. Nous observons ainsi la résonnance au moyen de la rime entre le quatrième vers «Ne peut la liberté de sa plume contraindre !" et le vers "De ne sentir son mal ou de s’en pouvoir plaindre ?"(v.8) qui ponctue les deux premiers quatrains en les