Commentaire spinoza extrait traité théologico-politique
Cet extrait du Traité théologico-politique de Baruch Spinoza écrit en 1670 aborde le thème de l’homme face aux lois. Le philosophe y défend la nécessité d’un pouvoir capable d’assurer l’existence pacifique des hommes dans la société, leur évitant de céder à leurs pulsions. Il émet tout d’abord l’hypothèse d’un homme n’obéissant qu’à la raison qui permettrait à la société de se passer de lois. Mais il constate ensuite que la nature humaine est seulement motivée par la recherche du plaisir. Il en conclut qu’une société ne peut fonctionner sans lois en soulignant toutefois que le pouvoir exercé sur les hommes ne doit pas être absolu s’il veut s’exercer durablement.
1) (L’hypothèse)
Dans la première partie, Spinoza pose l’hypothèse d’une société où les hommes pourraient se passer des lois (l. 2 : « la société n’aurait besoin d’aucune loi »). La condition à cela serait que les hommes soient seulement guidés par la raison. Il faudrait qu’ils ne veuillent obéir qu’à la raison (l.1-2 « qu’ils n’eussent de désir que pour ce qu’enseigne la vraie raison »). Il faudrait que cette disposition soit naturelle chez eux. A cette condition alors, la morale seule serait nécessaire pour leur enseigner ce qu’il est utile de faire dans la vie en société. (l. 2-3 « il suffirait simplement d’éclairer les hommes par des enseignement s moraux »). Spinoza envisage là un homme libre dont la raison dominerait les désirs. Il oppose l’homme non socialisé à l’homme qui vit dans une société régie selon des lois. Ce qu’il entend par « nature », c’est un état qui s’oppose à l’état social, l’état de la condition humaine avant toute organisation sociale. Si cet état de nature écoute la raison, les lois deviennent inutiles dans la société. Dans son Discours de la Méthode, Descartes déjà proposait de nous rendre maîtres de la nature.
2) (La contradiction)
Dans une deuxième partie, le philosophe réfute l’hypothèse en affirmant que la nature humaine ne suit pas l’enseignement de la