commentaire Sur la Route
Passage choisi :
« Car, n'est-ce pas, on entre dans la vie, mignon bambin confiant sous le toit de son père. Puis vient le jour des révélations de l'Apocalypse, où l'on comprend qu'on est maudit, et misérable, et pauvre, et aveugle, et nu ; et alors, fantôme funeste et dolent, il ne reste qu'à traverser le cauchemar de cette vie en claquant des dents. Je suis sorti chancelant, égaré. Je ne savais plus ce que je faisais. Je ne voyais du matin qu'une blancheur, une blancheur de linceul. Je mourais littéralement de faim. […] Pour trouver des calories, il ne me restait que quelques dernières pastilles contre la toux, achetées à Preston, dans le Nebraska, des mois auparavant ; je les ai sucées, à cause du sucre. Je ne savais pas faire la manche. Les jambes flageolantes, à bout de forces, j'ai eu bien du mal à me traîner aux limites de la ville. Je savais que je me ferais arrêter si je passais une nuit de plus sur place. Maudite cité! Fichu matin! Où étaient-ils les matins de mes visions d'enfant ? Que faire ici-bas ? »
Page 310 du rouleau original édition Folio.
Le narrateur veut faire comprendre aux lecteurs en disant « qu'il ne savait pas faire la manche », premièrement qu'il n'a pas d'argent et deuxièmement qu'il aurait aimé mendier pour en obtenir mais qu'il n’en avait pas envie.
Il explique ensuite qu'il est exténué, que ses jambes le porte à peine mais qu'il parvient tout de même aux limites de la ville. Sans domicile, il raconte qu'il aurait été arrêté s'il y restait une nuit de plus.
Puis il s'exclame "Maudite cité ! Fichu matin !", il exprime son énervement vis à vis de cette ville, Harrisburg et le matin car après la nuit vient le matin et il ne peut justement pas passer une nuit de plus sur place.
Il se demande enfin où sont passés les matins de son enfance, c'est à dire des matins sans doute doux et agréable puis s'interroge sur ce qu'il pourrait faire désormais.
-« Je ne voyais du matin