Commentaire, tartuffe acte 1 scène 1, molière
Une scène d’exposition
Molière utilise différents procédés : Les Femmes Savantes, Le Misanthrope : des dialogues présentant des points de vue contradictoires ; Le Malade Imaginaire : un monologue ; Le Médecin malgré lui : action et mouvement dès le début.
Ici : un plateau chargé : la plupart des personnages sont présents.
1. La présentation des personnages
Nous apprenons les noms et les liens de parenté des personnages, dans une scène très naturelle : une vieille femme, certaine de détenir la vérité, injurie une famille trop respectueuse de son âge, au sein de laquelle le père (ou le mari) reste l’élément dominateur. C’est une comédie bourgeoise, dans laquelle, dès le début, chacun livre son caractère : Madame Pernelle et Damis : des caractères emportés ; Marianne et Elmire : des femmes douces ; Cléante : un raisonneur ; Dorine : une servante vive et sarcastique ; Orgon : l’admirateur inconditionnel de Tartuffe, tyran vis-à-vis de sa propre famille.
Nous nous doutons que les personnages n’évolueront pas : les masques de Molière sont en général dépourvus de profondeur psychologique.
2. L’intrigue
L’essentiel de l’intrigue nous est livré dans ces premiers vers : il s’agit de la division provoquée au sein d’une famille par l’intrusion d’un faux dévot. La douceur de vivre qui régnait dans la maison contraste avec le rigorisme qu’y impose Tartuffe.
Mais l’intrigue compte moins, pour le spectateur, que le heurt entre les caractères. La scène commence et finit sur des paroles adressées par madame Pernelle à sa servante Flipote, personnage sans épaisseur. Sa maîtresse, pressée de partir, prononce un flot de paroles presque ininterrompu : ce sketch de la vie courante se referme sur lui-même à la fin de la scène.
3. L’atmosphère de la scène
C’est donc d’emblée une scène comique, sans que soit soulevé un débat de société comme dans Le Misanthrope, sans non plus qu’on puisse prendre au sérieux les injures de la vieille dame.
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