Commentaire Tartuffe V-7
Au XVIIème siècle, deux mouvements totalement opposés se succèdent: le baroque et le classicisme, ce dernier étant représenté notamment par Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. Directeur de troupe (il fonde très jeune, « L'illustre théâtre » qui deviendra la « Troupe de Monsieur », puis la « Troupe du Roy ») , comédien , c'est surtout en tant que dramaturge qu'il est universellement connu pour ses nombreuses comédies qui font la satire des vices humains comme dans L'Avare, ou fustigent les moeurs de son époque comme dans Les femmes savantes. Tartuffe. écrite en 1664 et aussitôt interdite, s'attaque à un sujet délicat: l'hypocrisie en matière de religion.
Dans l'extrait qui nous occupe et qui correspond à la scène du dénouement, le personnage principal, un faux dévot qui avait réussi à s'introduire chez un bourgeois crédule pour mettre la main sur ses biens, épouser sa fille tout en courtisant sa femme , revient se venger après avoir été démasqué grâce à un stratagème habile, et chassé de la maison.
Nous étudierons d'abord les moyens mis en oeuvre par Molière pour ménager le coup de théâtre final, puis nous montrerons comment la scène tout entière est destinée à célébrer le Roi Soleil.
L'assurance de Tartuffe , son arrivée triomphante chez Orgon ne laissent hélas, aucun doute sur les malheurs qui vont s'abattre sur celui-ci et sa famille: son « gîte » désormais sera la prison. Tout concourt à nous convaincre du pire, et notamment l' absence totale de respect avec laquelle il parle à son ancien bienfaiteur, sensible dans la tournure familière répétée à deux reprises « Tout beau,..tout beau » et dans la défense qui suit « Ne courez point si vite ».
Son assurance est telle qu'il s'amuse à reprendre son ancien personnage de dévot, tout en sachant pertinemment qu'il n'abuse plus personne. En effet, il évoque ironiquement « Le Ciel »( mis en valeur par sa place à la césure) dont il ornait chacune de ses