Commentaire incipits d'Hadrien
_Hadrien parvient ainsi à se regarder avec une certaine distance : il utilise une périphrase en parlant « du corps d’un homme qui avance en âge et qui s’apprête à mourir » (ligne 6), comme s’il était hors de son corps et qu’il s’observait. Preuve qu’il considère son corps mourant comme un autre, à la fois constitutif de son identité et différent de ce qu’il a été autrefois. _Les rituels de la consultation médicale s’incarnent ici par une énumération de participes passés : « j’ai toussé, respiré, et retenu mon souffle ». Elle occasionne une accélération du rythme de la phrase, augmentée par deux adjectifs (« alarmé » et « prêt »), traduction de la peur d’Hermogène devant « les progrès rapides du mal » (l. …afficher plus de contenu…
S’ensuit un éloge du médecin, avec les termes « savant » et « sage » puis la formule « bien supérieur à un vulgaire médecin de cour »). S’il est un courtisan en ce qu’il appartient à l’entourage de l’empereur, Hermogène se distingue du tout-venant par sa probité et son intelligence. _Hadrien finit par accepter sa mort prochaine ; le texte a donc mimé le passage du déni à l’acceptation, tel un parcours initiatique. L’empereur n’est pas éternel, il n’est pas immortel, il est humain et « ne peut dépasser les limites prescrites ». Notons d’ailleurs que Marguerite Yourcenar développera l’image de la limite par celle des « rives » et du « rivage ». La parataxe finale, comprenons la juxtaposition de trois propositions, insiste sur la relation de cause à effets, des symptômes au constat de la