Commentaire l'etranger, scène du meurtre, albert camus
« La scène du meurtre »
L’Etranger, Albert Camus
Introduction :
…
Nous sommes actuellement à la fin de la première partie qui clôt le sixième chapitre. C’est un moment clé où tout va basculer. Une bagarre vient d’éclater entre Raymond Sintes et Meursault contre deux arabes, dont l’un deux est le frère de l’ancienne compagne de Raymond, venus venger la brutalité de ce dernier envers elle. Afin d’éviter que la situation ne déborde, Meursault a décidé de garder le révolver de Raymond, qu’il garde dans sa poche. Lors de son éloignement, il rencontre un des deux arabes et un meurtre a lieu.
En quoi ce meurtre est-il révélateur d’un changement de situation ?
C’est à travers une scène de meurtre étrange qu’apparaitra le tragique pour finir sur la révélation de l’absurde.
I. Une scène de meurtre étrange et déconcertante
a. C’est une rencontre due au hasard, totalement aléatoire.
Cette rencontre n’est pas voulue par Meursault : tout ce qu’il cherche c’est l’eau, la « source » (l.2). On n’est donc pas ici dans le calcul de la rencontre.
Le pas n’est pas décidé : Les « pas » sont répétés trois fois l.9 où le « pas » est au singulier : on est dans l’errance. Sa lenteur est aussi mise en avant par l’imparfait : « je ne sentais » (l.14).
Entre ces deux personnages, aucun discours direct, pas de paroles ni même d’échange : seule les attitudes sont révélatrices. Meursault est surprit : aucune préméditation.
Meursault est incertain : « Peut-être » (l.3), « il avait l’air de rire » (l.4) : il ne sait pas vraiment ce qui se passe autours de lui.
b. Les sensations omniprésentes caractérisent cette scène.
Le vocabulaire est uniquement sensitif si ce n’est le premier mot du texte : « j’ai pensé » (vocabulaire de la réflexion) et le dernier : « malheureux » annoncé par « heureux » (l.21) (vocabulaire de l’émotion).
Abondance des sensations tactiles : « brûlure » (l.4 et 7), « j’ai senti » (l.4), « épée brulante » (l.15),