Competitivite des pays de la zone euro
Christophe Blot et Marion Cochard
OFCE, Centre de recherche en économie de Sciences Po
Mardi 6 juillet 2010
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Compétitivité des pays de la zone euro
Le coût de la compétitivité à tout prix
En 1999, 11 pays adoptaient la même monnaie, confiant leur politique monétaire à une banque centrale indépendante dont l’objectif principal était de garantir la stabilité des prix au sein de la zone euro. De la Grèce jusqu’à l’adhésion récente de la Slovaquie, 5 pays ont depuis rejoint l’Union concédant à leur tour une partie de leur souveraineté. Parmi les gains attendus de l’union monétaire, la suppression des monnaies nationales est supposée réduire les coûts de transaction (coûts de couverture et de conversion) des opérations transfrontalières ; l’adoption d’une monnaie commune accroîtrait la transparence et donc la concurrence, ce qui favoriserait la convergence des prix entre les États membres et améliorerait l’efficacité productive au sein de l’espace économique. En contrepartie, les États délèguent la mise en œuvre de la politique monétaire et de la politique de change. L’unification monétaire écarte donc définitivement le risque d’attaques spéculatives ainsi que les possibilités de dévaluation ou de dépréciations compétitives au sein de la zone. Ces stratégies non coopératives permettaient de gagner des parts de marché au détriment de ses partenaires commerciaux par le biais d’une modification du taux de change, choisie ou contrainte lorsque la monnaie faisait l’objet d’une attaque. Pour autant, si les variations des taux de change nominal ont bel et bien disparu au sein de l’Union, les taux de change réel fluctuent toujours, non seulement au gré des variations de l’euro vis-à-vis des monnaies des pays non membres de l’Union, mais également du fait des écarts de prix relatifs entre pays membres de la zone euro, qui résultent des différentes stratégies poursuivies en matière de compétitivité. Ainsi, à l’heure où le modèle allemand, axé sur la