CHATEAUBRIAND, René (1802)

-Rappel important sur la genèse de l’oeuvre : l’ensemble des Natchez (épopée en prose), est achevé vers 1799, mais est publié seulement, après avoir été remanié et amputé, en 1826.
Une grande partie des Natchez est reversée dans Génie du Christianisme (1802).
1801 : première publication d’Atala.
1802 : première publication de René.

-Possibilité de lire le texte comme étant partiellement autobiographique.
Cette oeuvre est fortement liée au voyage qu’a fait Chateaubriand en Amérique, en 1791.
Une idée importante : on considère volontiers, au XVIIIe siècle, que le voyage peut enrichir la littérature. Voir Paul et Virginie, roman publié par Bernardin de Saint-Pierre en 1788.
On peut en tout cas parler, à propos de René, d’une coloration autobiographique.
Le « château paternel » (p. 159 dans l’éd. du Livre de Poche ; p. 144 dans l’éd. Folio) peut renvoyer au château de Combourg, où Chateaubriand passa son enfance.
NB. Tout au long de ce document, les références seront données à la fois selon la pagination de l’éd. du Livre de Poche (en caractères romains) et selon la pagination de l’éd. Folio (en caractères italiques). Le personnage d’Amélie n’est pas sans point commun avec Lucile, l’une des soeurs de
Chateaubriand (de quatre ans son aînée), mais il faut bien sûr rester prudent.
Voir aussi le fait que René, comme Chateaubriand, est un cadet (p. 162 ; p. 146 : « Il fallut quitter le toit paternel, devenu l’héritage de mon frère ») : ce n’est pas rien d’être cadet dans la société d’Ancien Régime. On peut faire la parallèle avec ce que l’on a vu du sort des cadettes, souvent promises au couvent.
René songe à entrer dans les ordres (voir p. 162 ; p. 147), comme Chateaubriand, et aussi comme
Julien Sorel (voir un des sens possibles du titre Le Rouge et le Noir, paru en 1830).

-Il faut situer la chronologie du roman. Voir p. 170 ; p. 153-154 : « je ne pourrai t’entretenir de ce grand siècle