Compte rendu critique du ro man en attendant
LE VOTE DES BETES SAUVAGES DE AHMADOU KOU ROUMA
Roman étonnant par sa composition et son style En attendant le vote des bêtes sauvages rompt avec le déjà -vu. Ecrit dans un style oral, il est subdivisé non en chapitres mais en veillées. Au nombre de six, ces veillées débutent par des proverbes et s’achèvent par des proverbes qui servent de thème de fond au récit. Elles ont pour substance le donsomana, autrement dit, le récit de la vie de Koyaga.
Fils de lutteurs, Koyaga s’avéra très tôt un enfant d’une puissance effrayante. Féru de lutte et de chasse, il fut un écolier turbulent et indiscipliné multipliant les frasques et les fugues. Exaspéré, le lieutenant commandant l’école l’envoya à l’école des enfants de troupe de Saint-Louis où il fit ses premières preuves. Recruté comme tirailleur Sénégalais, il en revient charger de médailles et de distinctions. Démobilisé, il retourne dans son village où il multiplie les exploits et donne des fêtes à longueur de journée. Ruiné, il retourne à la capitale où il sollicite comme ses camarades combattants, son intégration dans la jeune armée nationale. Le président Fricassar leur opposa un refus catégorique et prit contre eux des décisions draconiennes. Devant tant de refus et d’intransigeance, Koyaga se fâche et organise, aidés de ses amis, un coup d’Etat qui réussit.
Après s’être proclamé président, Koyaga entreprit un long périple initiatique à travers l’Afrique des régimes militaires. Dans tous les pays visités, les présidents dictateurs menaient une vie d’enfer et de perpétuelle violence à la population. D’une lubricité extravagante, vivant dans l’opulence et l’anarchie, ces présidents consacrent la majeure partie de leur temps à détecter leur ennemis, et dépensent l’argent du peuple en achat d’équipements de torture et en fête, au lieu de s’occuper des affaires de l’Etat.
A l’image de ses maîtres, le règne de Koyaga fut cruel et répressif. Les 1ère années de son