Compte rendu de la pièce de théâtre de nicolas bouvier: l'usage du monde
Jeudi 5 mai 19h, un groupe de personne hétéroclite attendent encore de pouvoir rentrer devant le théâtre de la comédie de Genève, se préparant tous à aller voir la nouvelle adaptation de L'Usage du Monde de Nicolas Bouvier. Tous se demandent comment après Soupçons et Quartier lointain, le metteur en scène Dorian Rossel, va réussir à prendre possession et saisir l'œuvre de cet écrivain voyageur. Dix minutes plus tard, assise au balcon, la vue plongeante sur la scène surmontée d'une immense arcade d'au moins cinq mètre de haut, je regarde les derniers retardataires arrivés. Soudain, la lumière se tamise et le flot des conversations se tarit, le spectacle va pouvoir commencer…
Seulement voilà, il ne commence vraiment que lorsque les protagoniste de l'histoire ont un accident de voiture. Là, le jeu des acteurs se fait intéressant, le débit des paroles augmentent, le ton y est, on y croit, on a l'impression d'être avec eux dans cette voiture incontrôlable, priant pour que le pire n'arrive pas, ou enfin pas tout de suite. Avant cela, la pièce nous plonge en juin 1953, Nicolas Bouvier et son ami, le peintre Thierry Vernet, effectuent un voyage entre la Yougoslavie et l'Afghanistan.
L’histoire pourrait se résumer ainsi, mais c’est durant leurs escales à Belgrade, en Iran, où même à la passe de Khyber, que la magie des mots de l’écrivain suisse opère. Est-ce pour la beauté de la narration, que le metteur en scène présente ses cinq comédiens, tour à tour chanteurs et musiciens, debout face à la scène, déclamant l’un après l’autre la pensée de l’auteur ? Et cette volonté de nous pousser hors de l’identification de l’individu, et de notamment Nicolas Bouvier, ne finit-elle pas par perdre les personnes non initier à son monde ?
Pourtant, le manque de reconstitution biographique ou d’éléments venant illustrer d’une manière folklorique cette expédition n'empêche par notre entrée dans un univers fictif, composé de