Compte rendu théatre
« On dit tout. Tout ce qu'on peut. Et pas un mot de vrai nulle part. » Samuel Beckett
Oh les beaux jours écrit par Samuel Beckett mis en scène par Blandine Savetier, qui a également créé de L’assassin sans scrupules de Henning Mankell a connu un énorme succès au théâtre de Béthune Le Palace du 25 au 28 janvier 2010 à vingt heures. La distribution des rôles est surprenante et inattendue : Yann Collette incarne le rôle de la femme Winnie et Natalie Royer celui de l’homme Willie. Une distribution intelligente et surtout osée puisqu’elle n’a jamais été choisie auparavant. En effet, Blandine Savetier a voulu sensibiliser son public en faisant raconter le drame de la vie de cette femme par un homme. Ce qui est le principal enjeu de ce spectacle ainsi que de confronter la comédie et la tragédie tout au long de cette pièce. En effet, dans un premier je révèlerai en quoi la pièce peut être drôle et comment le personnage vit sur scène. Dans une seconde partie je dévoilerai l’ambiguïté du texte qui nous prouve qu’il y a un véritable fond tragique de la vie.
Au commencement, une lumière aveuglante éclaire un désert d’herbe brûlée. Une sonnerie assourdissante qui ressemble au bruit d’un réveil marque le début de la pièce et de la journée de Winnie et Willie. Le comique peut déjà se ressentir dans la manière très bourgeoise et burlesque de parler de Winnie. Elle sort un à un de son sac, des objets quotidiens : une brosse à dent, un beigne, un miroir, un rouge à lèvres, des lunettes, un chapeau … Le plus frappant est que cette femme est dans une posture très surprenant : elle est prise jusqu’au buste dans un mamelon n’ayant que l’usage de ses bras et de la parole. En effet, le début de cette pièce commence par un récital de mots de morceaux de phrases « Jésus Christ amen ». Dès le début malgré la situation horrible de cette femme nous nous retenons de rire. En effet, celle-ci essaye de lire ce qui est écrit sur sa brosse à dent,