TEXTES
I, LA LOI DES TROIS ÉTATS a Chacun de nous an contemplant sa, propre histoire, dit Auguste
Comte, ne $e souvient-il p&s qu'il a. été successivement, quant à ses notions les plus impartantes, théologien dans son enfance, métaphysicien dans sa. jeunesse, et physicien dans sa virilité ? n Pour Auguste
Comte, 1& connaissance de l'humanité passe par l'histoire des sciences et o'ast l'évolution de la pensée scientifique qui détermine celle de l'esprit humain en général. La. dernière étape, ou le dernier « état d'esprit a, 1^ plus important, est l'état positif, dans lequel l'application des lois de la.physique à tous les phénomènes observés permet d'évacuer la. spéculation et les doutes au prvfit d'une explication générais de l'homme ei du monde qui repose sur le réel, le tangible, ce qui se démontre scientifiquement.

En étudiant ainsi le développement total de l'intelligence humaine dans ses diverses sphères d'activité, depuis son premier esstir le plus simple jusqu'à nos jours, je crois avoir découvertjune grande loif ondamentale, à laquelle il est assujetti par une nécessité invariable, et qui me semble pouvoir être solidement établie, soit sur les preuves rationnelles fournies par la connaissance de notre organisation, soit sur les vérifications historiques résultant d'un examen attentif du passé. Cette loi consiste en ce que chacune de nos conceptions principales, chaque branche de nos connaissances, passe successivement par trois; états théoriques différents : l'état théologlque, ou fictif, l'état métaphysique ou abstrait, l'état scientifique, ou positif. En d'autres termes, l'esprit humain, par sa nature, emploie successivement dans chacune de ses recherches trois methodeij.de philosopher, dont le caractère est essentiellement différent et même radicalement opposé : d'abord la méthode thêologique, .ensuite la méthode métaphysique, et enfin la méthode positive. De là, trois sortes de philosophies, ou de systèmes généraux