Concile de clermont (1095)
A la fin du Xème siècle, l’Europe perd son unité politique à la suite du démembrement de l’empire de Charlemagne. Néanmoins elle trouve une unité religieuse, la plupart des peuples se convertissant à l’Evangile. Fort de cet engouement, le pape Urbain II (successeur de Grégoire VII, il est sacré le 12 mars 1088 et meurt en 1099) décide de réunir un concile à Clermont en 1095. Un concile est une assemblée d’évêque généralement constituée pour statuer sur des questions de foi ou de discipline. Notre document, texte tiré et traduit du tome V de The Ecclesiastical History, publié à Oxford en 1969, expose les discussions émises par ce rassemblement religieux. De la ligne 7 à 54 nous avons une énumération de droits canoniques qu’Urbain II souhaite reformer, dans la droite lignée de son prédécesseur Grégoire VII et ses réformes grégoriennes. La réforme grégorienne du XIème siècle est une importante rénovation de l’Eglise catholique. Il faut comprendre la réforme grégorienne comme l’ensemble des changements destinés à apporter des améliorations dans la chrétienté. Cette réforme a pour but de faire évoluer les fondements de l’Eglise d’occident toute entière, à travers des modifications profondes dans les fonctions de la papauté, du clerc et des laïcs. La réforme grégorienne ne s’est pas créée uniquement sous la direction le pape Grégoire VII, exposée auparavant lors du pontificat de Nicolas II au concile de 1059, qui abordait déjà l’objectif de modifier l’Eglise catholique. Ensuite, de la ligne 55 à 90, le texte évoque un discours plaintif et pathétique du pape sur la déchéance de l’Eglise d’orient : il note l’oppression des sarrasins dans les villes saintes comme Jérusalem, elles mêmes envahies par les turcs, perses, arabes, ou encore agarène. Les agarènes sont un peuple non israélite, descendant d’Abraham et Agar. Leur lien avec Agar, banni avec sa progéniture pour une question d’adultère, les rend illégitime auprès de l’Eglise