Conflit des lois dans le temps
Dans un peu moins d’un an, en 2012, le peuple malien sera appelé à choisir un nouveau chef d’Etat à travers une élection présidentielle dont on espère qu’elle sera cette fois-ci vraiment démocratique, transparente et sincère et non plus un simulacre comme en 2002 et 2007. C’est bien triste de le constater.
Nous avons bien voté lors de ces scrutins passés qui ont d’ailleurs coûté très cher au pays, mais le président a été choisi ailleurs, dans l’ancienne métropole, si bien qu’on peut dire qu’on n’a pas eu le président que l’on voulait. L’un des plus gros problèmes qui attendent ce scrutin sera sans aucun doute la mobilisation des électeurs, déçus et découragés autant par les promesses électorales non tenues que par les casseroles que traîne la classe politique. Celle-ci s’est surtout distinguée au cours des dix dernières années, par la course effrénée à l’enrichissement, le dénigrement des valeurs républicaines mais surtout par le rôle des laquais que certains partis politiques ont tenté de jouer auprès du chef de l’Etat. Les coups de pieds reçus dans les fesses à cette occasion rappelèrent anciennement à certains responsables politiques qui s’étaient faits les champions du soutien au candidat indépendant en 2007 qu’ils n’étaient rien d’autre, hormis les applaudissements exigés lors du passage du carrosse présidentiel, que de vulgaires courtisans cherchant à entrer dans le gouvernement. Le chef de l’Etat, plus soldat que jamais, a d’ailleurs su si bien manœuvrer et imposer ses hommes de paille que la classe politique, dans les gouvernements qui se composèrent de 2007 à ce jour, n’hérita que des miettes parcimonieusement distribuées aux partis politiques qui se firent remarquer entre-temps par leur soumission au chef de l’Etat. La composition des différents gouvernements formés jusque-là refléta la volonté bien affichée de Koulouba de faire ce qu’il veut au sommet de l’Etat, de choisir les hommes