Conflit et inégalité
Actuellement, en France, les 10% des personnes les plus riches détiennent 40% de la richesse nationale. Ce constat est sans équivoque et dresse d’entrée la situation de la société, qui se trouve dominée par la persistance d’inégalités, différences d’accès à des ressources rares et socialement prisées, et qui génèrent l’émergence et la transformation des revendication auparavant source de conflits, affrontement entre groupes sociaux ou politiques, luttant en vue de modifier les règles ou des institutions au sein de la société.
Nous verrons que dans une certaine mesure les inégalités sont source de conflits puis nous nuancerons cette thèse en montrant comment elles peuvent les réduire.
Certes les inégalités accrues au sein de la société actuelle engendrent une diversification des revendications des individus qui s’opposent à la situation que leur offre la société. Dans un premier temps, les inégalités persistent au sein de la société française et s’intensifient tandis que les discriminations se multiplient. Qu’ils concernent les revenus, les patrimoines, la réussite scolaire, l’accès à l’emploi ou la stabilité professionnelle, des écarts subsistent et tendent à cumuler leurs effets. La violence des jeunes des banlieues qui ont manifesté leur colère lors des émeutes de 2005 apparait comme une façon de réagir à un monde qui ne leur offre que l’exclusion, la ségrégation spatiale, les discriminations et le mépris. Ces populations connaissent un mécanisme de cumul des inégalités qui engendre une frustration suite à la situation sociale d’isolement et de précarité. Les frustrations accumulées poussent ces individus à recourir à la violence pour témoigner de leur situation de prédestination à l’échec et à l’exclusion qui ruine toutes leurs possibilités d’ascension et d’intégration sociale et