Conscience
- Lorsque j’écris cette phrase un grand nombre de souvenirs -situés dans l’espace et dans le temps de leur origine, colorés d’émotion - de savoirs - détachés de l’espace et du temps dans lesquels ils ont été formés - de savoir-faire - toujours prêts à se réactualiser dans une action - ne m’apparaissent pas, ne sont pas conscients. Pourtant ils sont toujours sur le point de m’apparaître selon l’utilité pour l’action que j’accomplis. Présentement ils sont préconscients: le préconscient est comme une banque de données.
- Lorsque je relis une phrase je découvre parfois une expression qui en brise le cours, incongrue, parce qu’elle ne relève pas de moi comme je pense, je veux, je peux: son origine ne m’apparaît pas, est inconsciente, quel que soit l’effort pour l’atteindre. L’inconscient est ce qui ne peut apparaître.
- Alors que du préconscient à la conscience la "circulation" est le plus souvent facile, spontanée ou volontaire, au contraire de l’inconscient à la conscience la circulation semble impossible, l’évocation ne relevant pas de la volonté.
-L’inconscient peut donc être:
- un adjectif, ajouté à un acte manqué qui constate simplement l’absence de l’origine;
- un nom, une supposition placée sous l’acte manqué pour en "donner" l’origine.
Ce n’est pas une constatation mais la position arbitraire dans l’existence de quelque chose qui, par définition, ne peut être observable, la position d’une absence d’un "lieu" inaccessible offert à l’imagination.
II. Vers une définition opératoire de la conscience.
- Lorsque je vois cette phrase j’entre en relation, à distance, avec une "chose" que je rencontre hors de moi par un acte de transcendance: l’acte est mouvement vers, relation à, dépassement vers. La conscience est d’abord ce mouvement de dépassement, cette manifestation qui se "balance" entre moi et la chose et me jette à la fois hors de moi et hors de la chose, comme si la